FACM @ JBAM # 2018 !

AVEC GUILLAUME ARLAUD,  COLLECTIF GALTA, SEVERIN GUELPA, CLAIRE MAYET, SYLVAIN MEYER & JAN REYMOND, NATHALIE WETZEL

Le FACM invite six artistes à investir le JBAM l’espace d’un été pour une exposition d’installations artistiques éphémères et en plein air conçues spécifiquement pour ce lieu unique à Meyrin, joyau de verdure au cœur de la cité.

Témoin historique du développement de Meyrin – passant de village rural à première Cité-satellite de Suisse dans les années 1960 –, le JBAM est le survivant d’une époque désormais révolue avec son décor alpin typique du XIXe siècle. Aujourd’hui parc public, dans un contexte urbain en constante évolution, le jardin offre aux visiteurs un lieu de promenade et de détente avec son parc arborisé et sa riche collection botanique. Situé à l’entrée de Meyrin, ce véritable poumon vert tranche singulièrement avec le tumulte des importantes voies de communications à proximité (route de Meyrin, tram, aéroport…).

C’est ce contraste saisissant, né du fragile équilibre entre ville et nature, que les artistes ont choisi de mettre en évidence dans leurs créations. Qu’elles soient contemplatives, faisant réfléchir ou rêver, ou immersives, en invitant le public à sentir par lui-même, les œuvres des six artistes de l’exposition FACM@JBAM#2018! offrent des points de vue artistiques sur le jardin. Des regards d’artistes parfois poétiques, conceptuels, décalés ou utopistes, critiques voire politiques, mais toujours résolument contemporains, qui ensemble dessinent une nouvelle cartographie de ce jardin enchanteur.

Une publication autour de FACM@JBAM#2018! retraçant le fil du projet, de l’origine des oeuvres à leur installation dans le jardin, sera inaugurée lors du finissage de l’exposition, en présence des artistes, le 16 septembre 2018, dès 12h..

Dans le cadre de la programmation « Espace(s) d’un été » organisé par les services de la culture, de l’environnement et la Bibliothèque de Meyrin.

GUILLAUME ARLAUD - BASCULE
Située dans la partie la plus maîtrisée du jardin, BASCULE se concentre au-dessus du petit cours d’eau artificiel sous le cèdre-pleureur, dans la rocaille simulant un microcosme alpin. Aux formes travaillées et à l’artificialité du lieu répond une mécanique fragile de bascule perpétuelle produisant des sons calmes, qui soulignent la beauté et l’harmonie du lieu. Cette installation cinétique et sonore se compose de sept éléments suspendus aux branches de l’arbre, chacun constitué d’un entonnoir de verre prolongé d’une baguette et d’un «bol chantant» tibétain. Un filet d’eau s’écoulant des branches active la bascule et provoque le tintement du bol, selon un rythme lent et régulier, en contraste avec le tumulte urbain et sonore des alentours.

SEVERIN GUELPA - SKYCROP [LA RECOLTE CÉLESTE]
A mi-chemin entre sculpture et architecture utopique, SKYCROP anticipe l’avenir en proposant une future ferme verticale, en référence au développement vertical de Meyrin, son essor démographique et aux réponses futures à trouver pour nourrir une population sans cesse croissante. SKYCROP est également une structure autonome, qui convie les quatre éléments de la nature, le vent (éolienne), la lumière (miroir), l’eau (réservoir) et la terre comme autant de matériaux et sources d’énergie. Elle suggère la nécessité de développer dans l’avenir une architecture rudimentaire, fonctionnelle et en phase avec les ressources naturelles à disposition.
www.guelpa.ch

COLLECTIF GALTA – HEIDI SUD
Reprenant la forme archétypique de l’ouvrage fortifié, HEIDI SUD propose une relecture de l’architecture militaire suisse et se positionne comme ligne de défense pacifiste contre la forte urbanité qui étreint le jardin. Cette sculpture habitable propose un point de vue, un cadrage non plus offensif mais contemplatif, à travers la fenêtre de tir conçue comme une allégorie du paysage, visible confortablement installé en position allongée. A la fois camouflage et costume, le papier-peint floral en façade, qui s’inspire des codes traditionnels et vernaculaires, renforce la représentation d’une nature idéalisée, dans un paysage conçu comme un théâtre, opposant violence et lyrisme, voyeurisme et observation, camouflage et contemplation.
www.collectifgalta.ch

CLAIRE MAYET - ON THE BEACH…
Tout en couleurs et dégradés, ON THE BEACH… transpose le biotope alpin du jardin en une plage de rêve, en atoll des Bahamas où siroter un cocktail les pieds dans le sable. Trompe-l’œil et pastiche sur le thème du farniente balnéaire, cette installation immersive à l’esthétique kitsch et clinquante  - avec ses palmiers-agitateurs de cocktails surdimensionnés, chaises-longues et sable multicolore – propose un décalage rafraichissant en forme de clin d’œil au réchauffement climatique. Un détournement qui donne naissance à une scénographie poétique, burlesque, voire absurde dans laquelle le public est invité à se prélasser.
www.clairemayet.com

SYLVAIN MEYER & JAN REYMOND – BEAUTÉ EXTÉRIEURE
Comme tombée du ciel en équilibre sur les pelouses du jardin, BEAUTÉ EXTÉRIEURE se présente comme une sphère imposante, symbole de la Terre en proie à un développement sauvage et à une urbanisation massive. Face à  l’envahissement de béton et de bruit aux alentours du jardin, cette sculpture invite à pénétrer en son cœur afin d’expérimenter, de ressentir cette oppression urbaine. Constituée de sections de troncs de sapin, BEAUTÉ EXTÉRIEURE affiche un extérieur harmonieux et calme – à l’image de la planète bleue - tandis qu’elle cache en son sein une cité sombre et peu engageante, dont les innombrables bâtiments pointent et entravent tout mouvement, pareils à des lances aux lames acérées.
www.artnet.ch/meyer
www.janreymond.ch

NATHALIE  WETZEL – « V »
L’installation photographique V questionne les paradoxes du Jardin alpin : faire entrer la montagne dans un espace restreint et urbain, une domestication impossible et pourtant effective. Partout présentes, les Alpes — qui lui font face, mais dont on ne peut apercevoir les cimes — sont les grandes absentes du jardin. V matérialise et signale l’omniprésence de cette absence sur la façade du chalet, édifice emblématique de l’architecture alpine en vogue dès le milieu du XIXème siècle. L’image perturbe ainsi l’espace réel qui l’accueille, questionnant le rapport entre plein et vide, occupation et répartition. Et si la montagne était de toute façon irreprésentable ?
www.nathaliewetzel.ch