The Mysterious Traveller

D’une rencontre entre quatre musiciens et un écrivain émergent soixante minutes continues de dialogue entre textes en prose et paysage sonore. Au fil des notes, d’une scène à l’autre, l’histoire se tisse.

Au confluent des genres, entre la lecture, la performance et le concert, le groupe propose de vous plonger dans un voyage : abstrait d’abord, par la traversée de l’espace-temps musical de standards revisités ; concret ensuite, celui qu’entame un protagoniste anonyme, chercheur en physique théorique, plongé dans une nostalgie amoureuse, animé de la folle croyance de retrouver son amour perdu en revenant sur les traces de leur romance avortée – de l’autre côté de l’univers, il devra apprendre que rien, décidément, des particules élémentaires aux vies des étoiles, rien n’est infini.

L’originalité du projet tient à l’idée d’avoir une pièce sonore continue de soixante minutes, où musique et texte s’entremêlent sans interruptions : les morceaux s’enchaînent les uns après les autres, au fil de transitions harmoniques, tandis que le texte est interprété par-dessus, en dialogue continu.
 

The Mysterious Travellers, De l’autre côté de l’univers
Pièce en 9 tableaux pour voix, piano, synthétiseur, basse & batterie

Avec

Arthur Brügger; voix & texte
Thomas Tiercy; mini-moog
Grégoire Schneeberger; basse électrique
Paolo Costa; piano & fender Rhodes
Vivien Hochstätter; batterie
 

Extraits du texte
« Le serpent de bitume s’allonge maladroitement aux confins des terres habitées, où l’asphalte se tord devant un panneau mal accroché, mal peint : End of the road – ligne d’arrivée. J’avance dans la béance de l’asphalte en fixant le bout de la route qui ne cesse de reculer et je me souviens – les départs en vacances, l’autoradio crachant son lot de tubes inaudibles, le coffre trop plein cachant la vision du rétroviseur principal comme s’il fallait à tout prix ne pas regarder en arrière. Je fixe le rétroviseur et j’imagine – l’odeur de l’asphalte et de l’essence séchée, les mirages de flaque d’eau sur la route en plein soleil, les yeux qui se ferment de fatigue et se rouvrent d’angoisse. Et cette rue vide ce 2 septembre, t’en souviens-tu? De notre instant mouillé, le bitume pour seul témoin où gamins on se serait à en crever de se lâcher. Le chewing-gum partagé, conservé toute la nuit, collé derrière les lattes du lit, ravalé le lendemain remâché comme ressouvenir de notre premier baiser. »

Prochaine Ballade d’Antoine

24.05.2019 - 20h
Shems Bendali 5tet
Jazz